

Dans le petit village de Trèves , au fin fond du Gard Cévennol, niché dans la jolie vallée du Trèvezel , entre Causse Noir et causse Bégon , la fête du « Pétassou » bat son plein !
Chaque année, le dimanche suivant le 3 février, jour de la St Blaise Patron des Tisserands, drapiers et cardeurs , un drôle de bonhomme surgit dans les rues du village à la sortie de la messe
Cet énergumène fantasque et enivrant agite dans un rythme endiablé, au son des musiciens qui l'accompagnent, sa houppelande de pétas multicolores ( Pétas : petits morceaux de chiffons , récupérés, assemblés et cousus pour l'occasion sur une blouse de maquignon) Son masque infernal sème la terreur auprès des enfants, munit de son balai de genêts il pourchasse les plus téméraires qui veulent percer sa vessie de porc gonflée et fixée sur son dos (symbole de carnaval) Le voila parti de maison en maison, de ferme en ferme Dans chaque foyer, il est accueilli avec joie Il fait virevolter et rire les femmes, emporte dans une folle farandole les récalcitrants, distribue la Fouasse ( brioche locale) contre quelques sous. Ce personnage paĩen et carnavalesque, qui porte ainsi le fardeau de l'hiver et qui s'ébroue pour le chasser, annoncerait l'arrivée prochaine du printemps , le renouveau Il serait apparu, pour certains, vers le XVI siècle ; des gitans d'Andalousie fuyant Charles Quint se seraient réfugiés à Trèves apportant avec eux leurs rites et leurs croyances ; pour d'autres, il serait un descendant d'Arlequin, diable bouffon amené en France par la Comédia Dell'Arte sous Louis XIV, muant dans nos campagnes plus modestement attifé de pétas bariolés
Lou Christou
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